
10 septembre 2025
Quelques heures seulement après l’attaque menée par Tsahal et le Shin Beth à Doha contre les chefs du Hamas, le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a envoyé un message aux chefs terroristes.
Le chef du gouvernement israélien s’exprimait depuis l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem à l’occasion de festivités marquant l’Indépendance américaine.
Binyamin Netanyahou a affirmé que les dirigeants du Hamas se trouvaient « exactement à l’endroit où ils avaient célébré le 7 octobre 2023, alors même que le massacre se poursuivait en Israël ».
« Nos ennemis doivent savoir une chose : depuis la création de l’État d’Israël, le sang juif n’est pas bon marché », a-t-il lancé.
Le Premier ministre a répété que la guerre à Gaza « pouvait s’arrêter tout de suite», soulignant qu’Israël avait accepté les principes du plan proposé par le président américain Donald Trump.
S’adressant directement aux habitants de Gaza en anglais, Benjamin Netanyahou a exhorté la population gazaouie à « ne pas se laisser tromper par ces terroristes meurtriers » et à « se dresser pour la défense de leurs droits et leur avenir ». Il les a appelés à « faire la paix » et à accepter la proposition américaine, affirmant que cela ouvrirait la voie à « un avenir commun et prospère » mais à condition d’écarter les dirigeants du Hamas.
Une attaque qui n’a pas réjoui outre mesure l'État Major militaire israélien.
Le chef d'état-major Eyal Zamir et d'autres hauts responsables de la défense ont même exprimé des réserves sur le timing du lancement de cette opération notamment en raison des discussions autour de la libération de TOUS les otages et de la fenêtre diplomatique ouverte par le Président Trump et son plan
Une source israélienne a, par ailleurs, déclaré que l'opération était programmée depuis plus d'un an. « C'était une occasion opérationnelle rare de réunir des personnalités importantes dans un même lieu. Nous savions que Khaled Mechaal n'était pas présent, mais la plupart des hauts responsables du Hamas étaient présents », a-t-il ajouté.
Parmi les personnalités visées, le chef du bureau politique du Hamas, Khalil Al Haya, que la chaine qatarie Al Jazeera a qualifié de martyr ce matin, laissant entendre qu’il a donc été éliminé. On parle aussi de Zaher Jabarin, le commandant militaire et Mohamed Darwish, le chef financier du Hamas. Pour le moment, au sein de l’appareil de sécurité israélien pas de confirmation de ces éliminations”. Certaines sources au sein de l’appareil de sécurité se déclarent même “pessimiste” quant aux résultats de cette opération.
C’est pour cela qu’on vous pose comme Question du Jour pour demain : Pensez-vous que l’attaque israélienne au Qatar était une bonne chose ?
Selon le Wall Street Journal, les USA et le Qatar lui-même auraient été informés en amont de l’opération israélienne.
Le grand journal américain cite plusieurs sources selon lesquelles les États-Unis avaient informé le Qatar du projet d'attaque. Parallèlement, l’agence de presse britannique Reuters a rapporté qu'un responsable de la Maison Blanche avait déclaré qu'Israël avait informé les États-Unis au préalable de l'opération contre les dirigeants du Hamas au Qatar.
Selon un haut fonctionnaire occidental, le Premier ministre qatari, Mohamed Al Thani devait rencontrer hier pour la deuxième fois en 24 heures de hauts responsables du Hamas à Doha pour discuter de la dernière proposition américaine soumise par le Président Trump.
De son côté, le Président américain Donald Trump joue la carte de l’apaisement avec Doha.
Le chef d’Etat américain a réagi sur son compte « Truth Social » et par l’intermédiaire de la porte parole de la maison blanche.
« C'était la décision de Netanyahou, pas la mienne. Un bombardement unilatéral au Qatar, pays souverain et proche allié des États-Unis, ne sert pas les intérêts d'Israël ni des États-Unis. Cependant, éliminer le Hamas, qui a profité des souffrances du peuple de Gaza, est un objectif louable », a écrit Trump.
Le Président des Etats-Unis a ajouté qu'immédiatement après avoir reçu des informations sur l'attaque, il a ordonné à l'envoyé spécial au P-O Steve Witkoff d'informer le Qatar, mais il a déclaré que « c'est arrivé trop tard pour arrêter l'attaque. »
Dans sa déclaration, Donald Trump a aussi rappelé les relations amicales qu'entretiennent les États-Unis avec le Qatar : « Je considère le Qatar comme un allié et un ami fort des États-Unis, et je suis très peiné par le lieu de l'attaque. J'ai parlé avec l'émir et le Premier ministre et je leur ai assuré que rien de tel ne se reproduirait sur leur sol. »
De son côté, Le Qatar ne décolère pas, menace de riposter, mais promet de continuer à assurer son rôle de médiateur pour les otages.
Le Premier ministre qatari, Mohammed Al-Thani, a averti que son pays « se réserve le droit de répondre » à la frappe israélienne contre le Hamas à Doha, qualifiant cet acte de « moment charnière » pour la région. Il a toutefois affirmé que le Qatar poursuivrait ses efforts de médiation pour parvenir à un cessez-le-feu et à un accord sur les otages entre Israël et le Hamas.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur du Qatar a dénoncé « un assaut criminel lâche » et une « grave violation des lois internationales.”
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon s’est lui félicité de cette opération et a parlé de représailles déterminées contre les responsables du massacre du 7 octobre.
De son côté, Emmanuel Macron a été le premier dirigeant occidental à fustiger l’attaque contre les dirigeants du Hamas. « Les frappes israéliennes au Qatar sont inacceptables quel qu’en soit le motif. J’exprime ma solidarité au Qatar et à son émir, le Cheikh Tamim Al Thani. La guerre ne doit en aucun cas s’étendre dans la région. »