Donald Trump a créé la surprise en proposant que les Etats Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza


05 février 2025

Benjamin Netanyahou et Donald Trump ont donné une conférence de presse conjointe. Le président américain y a exposé son plan pour Gaza. 

Il suggère de nouveau la relocalisation des Gazaouis, soulignant l'état de actuelle de destruction de l’enclave. « On ne peut pas y vivre », a-t-il lancé depuis le bureau Ovale aux côtés de M. Nétanyahou. Pourquoi voudraient-ils revenir ? Cet endroit a été un véritable enfer. »

Le président américain préconise une « prise de contrôle sur le long terme » de la bande de Gaza par les Etats-Unis. Les Etats-Unis vont « aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits », afin de développer économiquement le territoire. Une reconstruction qui pourrait être « financée par les pays voisins, qui ont beaucoup d’argent à disposition », toujours selon lui. Il a également évoqué la relocalisation des Gazaouis vers l'Égypte, la Jordanie et d'autres pays, avec l'objectif de "créer une belle zone pour réinstaller les gens, de façon permanente".

Il estime en effet pouvoir parvenir à « la développer, créer des milliers et des milliers d'emplois, et imaginer faire de Gaza « la RIviera du Moyen-Orient ».

Benjamin Netanyahou a de son côté estimé que “cela vaut la peine de poursuivre dans cette voie. » et que cela pourrait “changer l’histoire”. 

Ces déclarations surprenantes ont déclenché l’indignation des démocrates et l’incompréhension des Républicains

Les membres du Parti démocrate américain se sont insurgés contre ce plan et particulièrement concernant le transfert de ses habitants "vers d'autres lieux". La représentante américano-palestinienne Rashida Tlaib a déclaré que "les Palestiniens n'iront nulle part. Le président ne peut proférer ces absurdités fanatiques que grâce au soutien bipartisan du Congrès au financement d'un génocide et d'un nettoyage ethnique". Le sénateur Chris Murphy a ajouté : "Il a perdu la tête. Une invasion de Gaza conduirait au massacre de milliers de soldats américains et à des décennies de guerre. C'est une blague triste et malsaine".

Des républicains comme Lindsey Graham ont aussi émis des interrogations concernant le plan de Donald Trump. Le sénateur américain a déclaré: « Je pense que ce serait une proposition intéressante. Nous verrons ce qu’en diront nos amis arabes. Je pense que la plupart des habitants de Caroline du Sud ne seraient probablement pas ravis d’envoyer des Américains prendre le contrôle de Gaza. Cela pourrait poser problème ».

Au Moyen Orient aussi les réactions ont été vives. Le Hamas a qualifié d’absurde les propos du président Donald Trump, mais s'est déclaré disposé à entamer un dialogue avec l'administration américaine.

Sami Abu Zuhri, un responsable du Hamas, a déclaré à Reuters que les propos du président américain Donald Trump sur sa prise de contrôle de la bande de Gaza étaient « ridicules » et « absurdes ».

« Les propos de Trump sur son désir de contrôler Gaza sont ridicules et absurdes, et toute idée de ce genre est susceptible d’enflammer la région », a déclaré Abu Zuhri.

Moussa Abou Marzouk, haut membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le groupe terroriste était prêt à entamer un dialogue avec l’administration Trump. Cité par RIA, il a déclaré: "Par le passé, nous ne nous sommes pas opposés aux contacts avec l'administration Biden, Trump ou toute autre administration américaine, et nous sommes ouverts aux discussions avec toutes les parties internationales". Il a souligné que l'engagement avec les États-Unis est devenu une nécessité pour le Hamas, compte tenu du rôle influent de Washington au Moyen-Orient.

L’Arabie saoudite de son côté a réitéré sa position officielle, à savoir qu’il n’y aurait pas de normalisation avec Israël sans création d’un état Palestinien. Une déclaration du ministère saoudien des Affaires étrangères indique que la position du royaume en faveur d’un État palestinien sur les lignes d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale est « ferme et inébranlable ».