02 avril 2024
Une frappe aérienne imputée à Israël a touché lundi le consulat d'Iran à Damas, la capitale syrienne, et aurait fait une dizaine de morts dont 7 membres des Gardiens de la Révolution islamique.
La frappe visait une « réunion secrète » qui avait lieu entre de hauts responsables des renseignements iraniens de la Force Al-Qods et du Jihad islamique palestinien selon leNew York Times.
Parmi les victimes figurent l’un des hauts commandant des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Reza Zahedi, son adjoint le général Mohammad Hajj Rahimi et un membre du Hezbollah libanais, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme qui dénombre onze victimes ce matin, dont huit Iraniens, deux Syriens et un Libanais, « tous des combattants, aucun civil ». Car la représentation diplomatique était fermée à l’occasion d, la fête traditionnelle célébrant le nouvel an du calendrier persan.
La mort de cet officier de haut rang et de ses adjoints constitue un grave revers pour l’Iran et ses alliés en Syrie et au Liban.
Il suffit de consulter la biographie de Mohammad Zahedi pour s’en rendre compte. C’est l’un des officiers les plus décorés du corps des Gardiens de la révolution iraniens dont il a occupé les plus hautes fonctions ces quatre dernières décennies avant de se consacrer entièrement au développement des relations entre l’Iran et ses alliés régionaux, plus particulièrement le Hezbollah.
Concrètement, Mohammad Zahedi était chargé d’apporter au Hezbollah toute l’aide logistique et militaire nécessaire dans le contexte de la confrontation stratégique avec Israël.
Avec sa mort et celle de ses principaux adjoints, la force al-Qods en Syrie et au Liban est pratiquement décapitée.
L'ambassadeur d’Iran en Syrie a déclaré que son pays apportera "une réponse décisive" au raid imputé à Israël.
« Ce crime ne passera pas sans que l'ennemi soit puni », a également menacé le Hezbollah libanais, en invoquant une « vengeance » à venir.
La Russie a condamné cette frappe et demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, ce mardi en fin de journée.
Dans une interview à CNN, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a évoqué la frappe. "D'après nos renseignements, l'attaque à Damas a touché une structure qui n'est pas une ambassade ou un consulat, mais une structure militaire de la Force Qods", a-t-il déclaré, soulignant qu'au cours des six derniers mois, l'Iran avait entraîné la région vers l'escalade. "Il en est le principal acteur via ses proxys au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen", a ajouté le porte-parole de Tsahal.
L’absence de riposte militaire immédiate est une preuve de la gravité de l’évènement. À Téhéran et à Beyrouth, l’heure est à la concertation pour étudier la meilleure façon de riposter à ce grave revers, sans pour autant se laisser entraîner dans une guerre totale. Car les dirigeants iraniens et les chefs du Hezbollah sont convaincus qu’un tel scénario servirait les intérêts d’Israël.