
03 avril 2024
Le président israélien Isaac Herzog a appelé mardi soir le fondateur de World Central Kitchen (WCK), José Andrés, pour lui faire part de sa "profonde tristesse et de ses sincères excuses" après l'attaque du convoi de l’organisation mardi.
"Israël s'engage à mener une enquête approfondie sur l'incident", a-t-il affirmé en remerciant M. Andres et le World Central Kitchen pour leur "engagement en faveur du bien-être des Israéliens et des Palestiniens, et des valeurs de l'humanité".
Plus tôt ce mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a expliqué que dans cet "incident tragique", les forces israéliennes ont "frappé de façon non intentionnelle des innocents dans la bande de Gaza. Nous ferons tout pour que cela ne se reproduise plus jamais".
Le chef d'état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a lui aussi pris la parole ce mercredi matin. Il a déclaré : "il s'agit d'une erreur d'identification. Les frappes n'avaient pas pour but de nuire aux travailleurs de World Central Kitchen. Cela n'aurait pas dû se produire ; nous achèverons l'enquête dans les jours à venir". "Israël est en guerre contre le Hamas, pas contre la population de Gaza”. a conclu Herzi Halevi.
Les réactions internationales n’ont pas traîné : le Premier ministre britannique Rishi Sunak se dit "consterné", et a convoqué mardi l'ambassadeur d'Israël pour exprimer sa "condamnation sans équivoque" alors que trois Britanniques figurent parmi les victimes de cette tragédie.
Le bureau du Premier ministre britannique Rishi Sunak a déclaré qu'il s'était entretenu par téléphone avec son homologue israélien Benjamin Netanyahou : il a exigé "une enquête rapide et transparente soit menée, que ses résultats soient partagés avec l'ensemble de la communauté internationale, et que les responsables répondent pleinement de leurs actes".
Joe Biden "furieux" de la mort des travailleurs humanitaires, le président américain estime qu’"Israël ne les a pas suffisamment protégés"
"Des incidents comme celui d'hier ne devraient tout simplement pas se produire", a-t-il estimé.
Selon lui, "il ne s'agit pas d'un événement ponctuel. C'est la principale raison pour laquelle la distribution de l'aide humanitaire à Gaza a été si difficile - parce qu'Israël n'a pas fait assez pour protéger les travailleurs humanitaires qui tentent de fournir une aide désespérément nécessaire".
La Pologne, l’Australie et le Canada ont également réagi très vivement à cette tragédie.
Enfin, Bruxelles, Washington, Berlin, et Paris appellent à une meilleure protection des civils humanitaires
La ministre des Affaires étrangères belge, Hadja Lahbib, a déclaré "Les travailleurs humanitaires font un travail essentiel et doivent être protégés, tout comme les civils. Trop d'entre eux sont victimes du conflit à Gaza."
Les Etats-Unis ont assuré avoir "le coeur brisé" après la mort de plusieurs personnes travaillant pour l'ONG américaine.
Dans un message posté sur X, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a elle-aussi appelé à une enquête, " Il ne faut pas que des incidents comme cela puissent se produire", a écrit la ministre.
Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a quant à lui exprimé la "condamnation ferme" de la France suite à cette frappe. "La protection des humanitaires est un impératif moral et juridique auquel tout le monde doit se tenir", a déclaré Stéphane Séjourné lors d'une conférence de presse avec Antony Blinken, qui était en visite à Paris hier et devrait se rendre à Bruxelles aujourd’hui, pour un sommet avec les membres de l’OTAN.
L’ambassadeur Gilad Erdan a pris la parole à l’ONU à ce sujet. Il exprime sa profonde tristesse face à cette tragédie mais met en garde : cela ne doit pas faire oublier les “crimes odieux du Hamas”
S’adressant à l’assemblée, l’ambassadeur Gilad Erdan a dit: “Israël ne fait jamais intentionnellement de mal aux civils, et encore moins aux travailleurs humanitaires qui accomplissent un travail aussi important et significatif. Cet incident fait l'objet d'une enquête approfondie. Pour Israël, chaque mort de civils est une tragédie.”
Faisant référence aux récentes déclaration de l'autorité palestinienne réclamant un siège permanent à l'ONU, il a déclaré “il y a aujourd'hui à l'ONU ceux qui veulent récompenser ceux qui ont commis les mêmes atrocités” en reconnaissant un Etat palestinien. “L’Autorité palestinienne est une entité qui soutient et paie des salaires aux terroristes, et elle ne répond pas aux critères d’un État.”