Et si pas maintenant, quand? Ep10
- intro
- Bonsoir. Bienvenue dans l'émission du CCLJ, "Et si pas maintenant, quand?". Ce soir, nous recevons: Jean-Marc Finn, Directeur Culturel du CCLJ, qui fera pour nous le point des prochaines activités attendues au CCLJ. Nicolas Zomersztajn, Rédacteur en chef de la revue Regards, est également avec nous et il nous parlera de l'élection de Bolsonaro à la tête du Brésil. Florence Evrard, professeur à la Haute Ecole de Bruxelles, nous parlera ce soir de son nouveau livre "Dis, c'est quoi un génocide?". Frédérique Schillo sera en direct de Jérusalem pour commenter l'actualité israélienne de ces derniers jours. Didier Pasamonik, éditeur et journaliste de la bande dessinée, est avec nous pour parler de la visite de l'expo "BD et Shoah" avec le CCLJ ce 25 novembre.
- itw 1 - Jean-Marc Finn
- On commence tout de suite cette émission avec Jean-Marc Finn. Bonsoir Jean-Marc.
- Jean-Marc Finn, je rappelle que vous êtes le Directeur Culturel du CCLJ. On vous reçoit ce soir pour faire avec vous le point sur les prochaines activités qui auront lieu au CCLJ d'ici la fin de l'année. Première question Jean-Marc, comment s'est passé le gros événement d'il y a deux semaines, le concert de JF Zygel?
- L'autre événement dont nous aller parler ce soir, c'est le colloque Fraternité. Cette année, les discussions tourneront autour de la thématique: "Faut-il rêver d'une autre école ?". Jean-Marc Finn, le concept de cette édition 2018 est un différent des autres années. Quelle en est la particularité?
- Nouveauté cette année, le CCLJ lance un appel aux bénévoles. Jean-Marc, de qui a besoin le CCLJ et à quelles occasions?
- Et pour terminer, les candidatures au titre de Mensch 2019 sont ouvertes. Jean-Marc, pouvez-vous nous rappeler de quoi il s'agit et nous expliquer comment faire pour proposer un candidat?
- Merci Jean-Marc Finn, et à très bientôt dans cette émission.
- Musique
- ITW 2 - Nicolas Zomersztajn
- C'était Amy Winehouse avec Valerie. On retrouve à présent Nicolas Zomersztajn. Bonsoir.
- Nicolas, vous êtes Rédacteur en chef de la revue Regards et ce soir, on va s'intéresser au Brésil et à son nouveau Président, Jaïr Bolsonaro.
- ....... « Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous ». Une référence « assumée » au Deutschland über alles de l’hymne nazi.
- Le profil de Jair Bolsonaro n’a rien d’exceptionnel pour l’extrême droite. Il y a sûrement autre chose qui le singularise ?
- ...... Jair Bolsonaro a même promis de fermer l’ambassade palestinienne au Brésil. « La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici », a-t-il déclaré.
- A quoi tient ce soutien très particulier de Bolsonaro à Israël ?
- ....... Et durant l’ultime bataille, la bataille d’Armageddon, qui précédera l’avènement des temps messianiques, les deux-tiers des Juifs périront et le tiers survivant se convertira au christianisme. Bref un épilogue pas très philosémite.
- La deuxième explication à ce soutien est aussi d’ordre politique ?
- ....... ils ne cessent d’accuser leurs adversaires d’être des traîtres à la nation, et n’ont aucun problème à inciter à la haine politique et raciale. En ce sens, ils jouent de façon cynique sur la peur et le sentiment de déclin des franges les plus conservatrices de l'électorat.
- Tout cela semble poser un problème pour les Juifs de diaspora.
- ....... de plus en plus de Juifs de diaspora accorderont la préférence à leur engagement envers les valeurs de droits de l’homme au détriment de leur soutien à un Etat d’Israël dans lequel ils ne se reconnaissent plus en tant que Juifs.
- Nicolas Zomersztajn, merci pour ce billet d'humeur. On aura le plaisir de vous retrouver très bientôt dans cette émission.
- musique
- itw 3 - Florence Evrard
- On écoutait à l'instant "Way down we go" du groupe islandais Kaleo. J'accueille à présent Florence Evrard. Bonsoir.
- Florence Evrard, vous êtes enseignante de philosophie, de morale et de citoyenneté à la Haute École de Bruxelles où vous participez à la formation de futurs enseignants et éducateurs. Un des points majeurs de votre enseignement est la question du travail de mémoire et d’histoire au travers des génocides du XXe siècle. Vous êtes aussi membre du Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes. Récemment, vous avez publié un livre intitulé "Dis, c'est quoi un génocide?" (aux Editions de la Renaissance du Livre) que vous viendrez présenter jeudi prochain au CCLJ. Florence Evrard, on a la chance de vous recevoir ce soir pour déjà parler de ce livre avec vous. Ça nous donnera un petit aperçu de la conférence qui nous attend la semaine prochaine.
- Commençons par un petit rappel historique. Le terme "génocide" a été proposé par Raphaël Lemkin, professeur de droit américain, en 1944 - alors qu'au même moment était perpétré le génocide des Juifs. Les termes qui étaient jusque-là utilisés pour parler de massacres de grande ampleur ne semblaient plus suffire pour définir ce qui était en train de se passer en Europe. Florence Evrard, qu'est-ce qui caractérise un génocide? Quelle est la différence entre un génocide et un massacre de masse?
- Quelles sont les conséquences de cette qualification de "génocide"? Est-ce que cela a un impact plus grand quand il s'agit de juger les coupables?
- Sur le plan juridique, seuls 4 génocides sont reconnus aujourd’hui: celui des Arméniens, celui des Juifs, celui des Tutsis et celui des Bosniaques à Srebrenica. Et pourtant, rien qu'au XXe siècle, il y a eu beaucoup d'autres massacres de masse. Je pense par exemple au Cambodge, ou au sort des Yézidis. Florence Evrard, qu'en est-il? S'agit-il également de génocides?
- Comme tous les autres ouvrages de la collection "Dis, c'est quoi?", votre livre se présente sous la forme d'une discussion avec un jeune. En quoi parler de cette thématique aux jeunes reste un défi?
- Comment parler de génocide sans parler de négationnisme. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui invoquent leur liberté d'expression quand en réalité, il s'agit de négationnisme. Florence Evrard, comment faire face à cette nouvelle tendance?
- Aujourd’hui, le terme "génocide" est passé dans le langage courant et certains ont tendance à l'utiliser à tout-va. N'y a-t-il dès lors pas un risque de banalisation?
- On dit qu'il faut connaître son passé pour ne pas être condamné à le revivre. Et pourtant, quand on parle de génocide, on constate que l'histoire, en d'autres temps et en d'autres lieux, ne fait que se répéter. Florence Evrard, comment peut-on, avec le devoir/travail de mémoire, tenter de changer cette situation?
- De nos jours, nos sociétés se durcissent de plus en plus à l'égard de "l'Autre" - avec un grand A. On voit de plus en plus certaines populations, certains groupes, exclus et parfois même pris pour cible. Tout cela souvent cautionné par les politiques. Florence Evrard, cela ne devrait-il pas être un signal d'alarme?
- Florence Evrard, qu'est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la question des génocides?
- Merci Florence Evrard. On vous retrouvera au CCLJ la semaine prochaine, jeudi 15 à 20h pour parler plus en détails de votre livre. A très bientôt.
- Musique
- itw 4 - Frédérique Schillo
- C'était Tomer Yosef sur ce titre "Yafa Be'emet". On retrouve à présent Frédérique Schillo qui est en direct avec nous depuis Jérusalem. Bonsoir Frédérique.
- Frédérique Schillo, ce soir, nous allons parler élections. Israéliennes d'une part et américaines d'autre part. Commençons par les élections municipales en Israël qui se sont déroulées le 30 octobre dernier. Frédérique, à bien des égards, ces élections ont créé la surprise en Israël.
- victoire de l'opposition à Haïfa élection d'une femme à Bet Shemesh 2e tour organisé à Jérusalem mardi prochain essoufflement local du Likoud les Haredim en faiseurs de rois
- Quels sont les enseignements que l'on peut tirer de ces élections?
- Les autres élections dont on va parler ce soir, ce sont celles qui ont eu lieu aux Etats-Unis il y a quelques jours. Ces midterms, élections de mi-mandat, étaient très attendues, tant sur le sol américain qu'ailleurs dans le monde. Frédérique Schillo, comment ces élections, et leurs résultats, ont été vécus en Israël?
- midterms américaines vues d'Israël et des relations avec les Américains juifs au lendemain de l'attentat antisémite de Pittsburgh. Un seul chiffre pour témoigner de l'incompréhension qui persiste entre Israël et la première communauté de Diaspora : hier, 79% des Américains juifs ont voté démocrate à la Chambre. Et peu leur importe si Trump est soi-disant le "meilleur ami d'Israël".
- Frédérique Schillo, merci à vous pour cette analyse une nouvelle fois très pertinente. On vous retrouve la semaine prochaine. Bonsoir.
- musique
- itw 5 - Didier Pasamonik
- Vous avez peut-être reconnu John Mayer avec ce nouveau titre "New Light". En studio à présent avec moi, Didier Pasamonik. Bonsoir
- Didier Pasamonik, vous êtes éditeur et journaliste dans le monde de la bande dessinée. Au cours de votre carrière, vous avez participé à l'élaboration de nombreuses expositions autour de la BD. Justement, on vous reçoit ce soir pour parler de l'exposition "Shoah et bande dessinée" qui a ouvert ses portes à la Caserne Dossin à Malines en septembre dernier. Le CCLJ organise une visite guidée de cette expo le dimanche 25 novembre. Rappelons que cette exposition est en réalité la "version belge" de l'expo du même nom qui était l'année dernière au Mémorial de la Shoah de Paris et pour laquelle vous avez été commissaire scientifique aux côtés de Joël Kotek. Didier Pasamonik, comment est né le projet de cette exposition?
- L'exposition "Shoah et bande dessinée" présente pas moins de 200 BD, romans graphiques et manuscrits sur le thème de la Shoah. Comment vous y êtes-vous pris pour choisir et sélectionner les oeuvres qui seraient exposées?
- Didier Pasamonik, quel est le fil rouge de l'exposition?
- Une des premières grandes bandes dessinées qui traitaient de la Shoah, c'était sans doute Maus de Spiegelman, publié en 1980. Aujourd'hui, on peut dire que la BD est devenue un support incontournable quand on parle de Shoah. Qu'est-ce que le 9e art permet qui ne permet pas un autre media?
- Pendant la guerre déjà, beaucoup de personnes ont illustré ce qu'ils vivaient. Ces dessins ont fait office de véritables documents historiques pour relater des événements de l'époque. Aujourd’hui, nombre de ces dessins sont exposés, notamment à Yad Vashem. Mais au-delà de ces illustrations, Didier Pasamonik, à partir de quel moment a-t-on vraiment commencé à représenter la Shoah en bande dessinée?
- Comment la bande dessinée contribue-t-elle à la mémoire de la Shoah?
- Didier Pasamonik, d'où est né votre intérêt pour ces deux thématiques: Shoah et BD?
- Didier Pasamonik, selon vous, la BD est-elle un bon moyen pour parler de la Shoah aux jeunes?
- Didier Pasamonik, merci d'avoir été avec nous ce soir. Je rappelle la visite guidée de l'exposition "Shoah et bande dessinée" prévue le dimanche 25 novembre à 10h45 à la Caserne Dossin de Malines. L'expo sera visible jusqu'au 22 avril 2019. A bientôt Didier Pasamonik.
- conclusion
- Notre émission touche à sa fin. Merci à tous nos invités d'avoir été avec nous ce soir.
- A l'agenda au CCLJ cette semaine: - Jeudi 15 novembre à 20h, présentation du livre "Dis, c'est quoi un génocide?" par Florence Evrard qui était avec nous ce soir. - Samedi 17 novembre, le traditionnel Dîner de Collecte du CCLJ. Il est encore temps de réserver vos places! - Dimanche 25 novembre à 10h45, la visite de l'expo "BD et Shoah" à la Caserne Dossin de Malines.
- Pour toute information sur nos activités, n'hésitez pas à vous rendre sur le site du CCLJ, www.cclj.be Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine à 18h30. D'ici là, vous pouvez réécouter cette émission en vous branchant sur Radio Judaïca dimanche à 19h, ou à tout moment via le podcast disponible sur le site de la radio et celui du CCLJ. Bonne soirée.